Le Kaddish
A la Gloire et sous la protection du Très haut
Frère Rosh ha Kahal et vous tous mes Soeurs et Frères
KADDISH קדיש
YTGADAL VEYTQUADASH CHEMEH RABBA Amen
Dès que ces mots sont prononcés ils évoquent la prière du KADDISH. Et pour tous les juifs cela est synonyme de prière des morts ou plutôt prière pour les morts. C’est en effet cette prière de la litugie Juive que l’on confie à celui qui vient de perdre un être cher d’où le terme de kaddish yehe shelama rabba ou encore kaddish yatom ou kaddish des endeuillés. Or la traduction litérale du Kaddish ne fait pas référence à la mort ou au deuil.
KADDISH signifie être sanctifié
Comme d’autres textes de la liturgie juive c’est un dialogue entre l’officiant et la communauté. Cet échange privilégié est illustré par les mot VEIMROU AMEN et dites amen qui se repetent à plusieurs reprises à la fin du texte.
La racine hébraique du mot est kouf dalet et shine. On retrouve cette racine dans Kaddosh : saint, Kiddouche : prière de sanctification du chabbat à travers le vin, Mikdash : sanctuaire, beth mikdash : temple.
Cette prière ne peut être pronocé par l’endeuillé r qu’en présence de 10 hommes majeurs c’est ç dire ayant fait leur bar mitzvah dans les synaguogues orthodoxes ou 10 hommes ou femmes dans les temples modernistes.c’est le mynian
Elle est écrite en araméen. Cest la langue courante du proche orient du 3° siècle avant JC jusqu'à 650 après JC. Elle est encore parlé de nos jours par plusieurs millions de locuteurs essentiellement syriaques .Les historiens estiment l’origine du kaddish à l »époque du 2° temple. Il s’agissait d’une prière récitée après une étude à la synaguogue
Traduction de la première phrase :
Ytgaddal vetytqaddach chémèh rabba AMEM
QUE LE NOM DU TRES HAUT SOIT MAGNIFIE ET SANCTIFIE
Béalma di béra kiroutéh véhamlikh malkhoutèh
Veïasmah pourqaneh viqarev mechieh AMEN
Dans le monde qu’il a créé selon sa volonté Et puisse t il établir son royaume
Puisse sa salvation fleurir et qu’il rapproche son oint
Béhayékhone ouvyomékhone ouvkhayé dékhol beth Israel baâghala ouvizmane quariv véîmrou AMEN
De votre vivant et de vos jours et des jours de toute la maison d’ISRAEL promptement et dans un temps proche et dites AMEN
Une traduction en français plus moderne (et non pas mot a mot) donne ceci :
Donc dès les premières strophes nous constatons qu’il n’est pas question de mort ou de defunt mais du très haut, de son nom et de son reigne.
Il s’agit d’une sanctification du nom de dieu dont le privilège revient à celui qui a perdu un proche et qui est ravagé potentielement effondré et qui n’a qu’un reflexe de révolte contre la volonté divine. C’est donc à celui qui est dans la detresse qu’il convient de soutenir le projet divin, de réafirmer la grandeur de Dieu.
Les deux lignes suivantes sont reprises par l’assemblée des fidèles puis par l’oficiant :
Yéhé chéméh rabba mébarakh
Lé alam oulalmé almaya
Que le nom de l’éternel soit béni à jamais et dans toute l’éternité
Ytbarakh, veychtabbah, veytpâ ar veyitromam, veytnassé, véytadar, véytallé, véytalal,
Chémèh déquodchah bérikh hou AMEN
Léëla mine kol bikahta chirata tichbehata vénéhamata daamirane béâlma véimrou AMEN
Béni , loué, célébré, honoré, exalté, vénéré, admiré et glorifié soit le nom du DIEU très saint au dessus de toutes les bénédictions, de tous les cantiques et hymnes de louanges qui peuvent être proférés dans ce monde (AMEN)
Cette litanie résonne comme une incantation : nous louons, élevons, sanctifions l’éternel ; C’est une doxologie c'est-à-dire une prière de glorification du nom de dieu, une récitation à la gloire de l’éternel.
Yéhé chémala rabba mine chémaya, haim vessabaâ , vichouâ, vénéhama, véchézaba, ourfoua, oughoula, ousliha, vékhaparra, vérévah, véssala, lanou oukhol âmmo Israel véimrou ….AMEN.
Qu’une paix parfaite et une vie heureuse nous soient accordées, et la saciété, la salvation, la sauvegarde,la guérison, la rédomption , le pardon,l’expiation, le soulagement et la délivrance par le ciel à nous et à tout ISRAEL et dite AMEN
Ossé Chalom bimromav hou haassé chalom âlénou véal khol âmmo Israel véïmrou AMEN
Que Celui qui entretient l’harmonie dans les sphéres céléstes la fasse régner parmi nous et parmi tout Israel. AMEN
Commentaire sur la traduction :
Nous nous trouvons face à une liturgie de sanctification du nom de Dieu avec une dimenssion messianique : quele règne de l’éternelsoit proclamé de nos jours, on y trouve l’importance d’une paix parfaite et d’une préservation de la vie pour le peuple d’Israel souvent menacé et persécuté(« qu’une paix parfaite et la vie soit accordé à tout Israel… »)Donc confirmation que ce kaddish des endeuillés n’évoque en rien le deuil oula mort.
Les savants pensent que le KADDISH date de l’époque du 2° temple et qu’il était récité après une étude ou un sermon dans les synaguogues d’Israel et de babylone . Dans le talmud, les sages enseignent que l’équilibre de la vie est maintenu grace à l’énoncement de cette prière. Il semblerai que l’usage du KADDISH pour les endeuillés date seulement du moyen age.
Il existe 5 formes du KADDISH
- Yatom ou des endeuillés c’est le kaddish du souvenir
- Hatzi ou demi kaddish ou kaddish le ela marque la transition dans l’office synaguogal
- Rabbanan ou dakksih des rabbins ou kaddish al ISRAEL forme la plus ancienne se récite après une étude.
- Complet ou TIQUABAL qui marque la fin des offices.
- KADDISH a har Haquevouyra ou kadddish après l’enterrement.
Le kaddish le plus connu est le kaddish Yatom ou des endeuillé dont la tradition remonte à rabi AKIBA qui aurait selon la tradition sauver un collecteur d’impôt décédé des tourments des enfers en apprenant à son fils la récitation du Kaddish.
Dans l'histoire, Rabbi Akiva rencontre un homme nu, noir comme du charbon qui porte du bois. « Qui es-tu ? » demande Akiva. « Je suis mort, et condamné à souffrir pour l'éternité », répond l'homme. « J'étais autrefois collecteur d'impôts ; je favorisais les riches et persécutais les pauvres. »
Rabbi Akiva prend en pitié cet homme. Il lui demande : « Tes supérieurs t'ont-ils dit de quelle façon tu pouvais soulager ta condition ? »
« S'il vous plaît, monsieur, poursuit le mort, ne me retenez pas car vous irriteriez mes tourmenteurs. Pour un homme comme moi, il ne peut y avoir de rédemption. Encore que je les aie entendus dire quelque chose à propos d'un fils. Ils ont dit que si ce pauvre homme avait un fils, et si ce fils se tenait devant l'assemblée et récitait la prière du Kaddish il le libéreraient de mon châtiment. »
Rabbi Akiva part alors à la recherche du fils. Il lui enseigne de la Torah. Il présenta le garçon à l'assemblée des fidèles et celui-ci récita la prière Kaddish. A cet instant même l'homme fut libéré de son châtiment. L'homme apparut immédiatement à Rabbi Akiva dans un rêve et dit: « Que la volonté du Seigneur soit que ton âme trouve la joie dans le Jardin d'Eden, car tu m'as sauvé de la sentence de la Géhenne. »
Pendant l'année de deuil, la tradition juive a établi que les fils (selon le rite orthodoxe), et les fils ou les filles, dans les courants modernistes, récitent le kaddish pendant 11 mois. Pour le rabbin Isaac Luria du 16ème siècle, « tandis que la récitation du kaddish pendant les 11 mois permet à l'âme du défunt de passer de la Guéhenne (enfer) au Gan Eden, le kaddish récité au moment du yahrzeit ou hezgir (l'anniversaire du décès) élève l'âme chaque année vers une sphère plus élevée du Gan Eden.»
Le kaddish yatom n’est donc pas une prière pour les morts mais une prière pour DIEU. Le principe est celui de l’abnégation : face a la douleur du deuil, l’homme sanctifie le nom de Dieu le vénère le couvre de louange. En priant que son nom soit exalté, grandi magnifié l’endeuillé ne peut que favorablement influencé le tribunal céleste devant lequel se tient l’âme du disparu. C’est l’application aussi du 5° commendement : tu honorera ton père et ta mère meme après leur mort et de plaider la cause de l’âme du defunt ce que celui-ci ne peut plus faire.
L’endeuillé aurait toutes les raisons de se révolter contre le divin devant la mort de son parent proche, il est abbasourdi, plein de colère et doit prononcer ces mots de vénération et de sanctification. Une tache à priori impossible.
C’est donc un défi religieux que de prononcer le Kaddish. Comme celui de Job. Dans la détresse celui-ci déclare : nous acceptons le bonheur comme un don de Dieu pourquoi n’accepterions nous pas le malheur de la même façon ?
Il n’est pas donné de suivre la voie de Job et il n’est pas obligatoire de s’y reconnaitre mais à ce mommetn précis du deuil la communauté entoure l’endeuillé et l’oblige à trouver 3 fois par jour le myniane pour ne jamais être seul et impose un retour au collectif : c’est la collectivité qui partage la douleur et impose la foi la plus forte au moment des doutes les plus légitimes.
Le kaddish fonctionne comme un soutient physique et verbal qui transforme la liturgie en un tuteur de résilience.
Le kaddish se termine par une prière de paix : osse chalom bimeromav… celui qui fait la paix dans les hauteurs portera la paix sur nous. C’est un message d’espoir et d’avenir, un jour viendra ou la paix intérieure et la consolation seront la. Ce que ne sait pas l’endeuillé c’est que toute la communauté qui prie pour lui ce porte garante pour que ce jour arrive bientôt.
Ecoute du kaddish de RAVEL par avi schartz.